Chapitre 2 Agriculture

2.1 Etat : caractéristiques de l’agriculture

Commentaire de l’indicateur

L’occupation du sol désigne la couverture biophysique de celui-ci. Cet indicateur donne une vue d’ensemble des types de cultures et des zones où une agriculture durable est potentiellement mise en place, en fonction du type d’occupation du sol.

Il est calculé à partir de Corine Land Cover (CLC) qui est un inventaire biophysique de l’occupation des sols et de son évolution selon une nomenclature en 44 postes. Une interprétation visuelle d’images satellite à l’échelle de production au 1/100 000 a permis de réaliser cet inventaire. CLC permet de cartographier des unités homogènes d’occupation des sols d’une surface minimale de 25 hectares (ha).

La région Centre-Val de Loire est principalement constituée de terres arables. Ces dernières occupent près de la moitié de la surface régionale (49 % soit 2,1 millions d’ha). Viennent ensuite, les milieux forestiers et les végétations associées (friches, clairières, milieux rupicoles ou sableux) avec 24 % (soit 1 million d’ha) des surfaces de la région, localisées essentiellement en Sologne.

Seuls 13 % de la région constituent des milieux ouverts peu anthropisés : les prairies et surfaces toujours en herbe (11 % soit 459 000 ha) et les pelouses (2 % soit 91 000 ha) sont des surfaces destinées au pâturage principalement. Le reste est constitué de systèmes culturaux ou essentiellement agricoles interrompus par espaces naturels importants (9 %), terres artificialisées (4 %) et vignobles, vergers et petits fruits (1 %).

Selon la base de données Corine Land Cover, le département d’Eure-et-Loir est largement constitué de terres arables (77 % soit 479 000 ha du département) tandis que le Loir-et-Cher n’en présente que 34 % (soit 315 000 ha).

Les principes de développement durable appliqués à l’agriculture dépendent fortement du type de système agricole conduit. L’approche et les moyens mis en oeuvre pour y parvenir seront différents dans un système agricole de grandes cultures, de polyculture élevage, ou dans un milieu forestier.

En lien direct avec l’occupation des sols, l’artificialisation des sols est importante sur le territoire régional, principalement autour des grandes villes. Elle contribue, par l’augmentation de surfaces bâties, à l’érosion de la biodiversité et à la réduction des surfaces agricoles.



Pour en savoir plus :

Corine Land Cover 2018

https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/corine-land-cover-occupation-des-sols-en-france/

Service des données et des études statistiques (SDES) – Fiches thématiques, 2019. Comment évolue l’occupation des sols en France ?

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-sols-en-france-synthese-des-connaissances-en-2022

Agreste, Memento 2020

https://draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/le_memento_2020_cle0821a5.pdf




Commentaire de l’indicateur

La région Centre – Val de Loire est très fortement productrice de céréales à l’échelle de la France, notamment en blé dur : la production régionale 2019 représente 31 % de la production française métropolitaine. Cela s’explique par la présence de la plaine céréalière de Beauce, cette production étant majoritairement localisée sur les départements d’Eure-et-Loir, du Loir-et- Cher et du Loiret. La région participe également à une part importante en production de certains légumes : c’est notamment le cas des oignons de couleur, des betteraves potagères et des lentilles qui représentent respectivement 48 %, 54 % et 26 % de la production nationale.

Parmi la production animale régionale, le cheptel caprin représente une part assez importante, soit près de 10 % du cheptel national métropolitain en 2019. Par conséquent, la production régionale de lait de chèvre avoisine 10 % de la production nationale. Ces élevages se trouvent principalement dans les départements du Cher, de l’Indre et de l’Indre-et-Loire, dans les territoires AOP fromages de chèvre. Les surfaces les plus importantes de prairies non permanentes et les Surfaces Toujours en Herbe (STH) se situent également dans ces trois départements.

En 2019, les rendements régionaux sont supérieurs aux rendements nationaux pour les betteraves industrielles, les pommes de terre, les pommes et les poires. Les rendements les plus importants sont détenus par l’Eure-et-Loir pour les pommes de terre, l’Indre pour les pommes, le Loir-et-Cher pour les betteraves industrielles et le Loiret pour les poires.



Pour en savoir plus :

Agreste Centre-Val de Loire, édition 2020, Mémento de la statistique agricole

Agreste, Novembre 2020 n°11, Statistique agricole annuelle 2019, données définitives

https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Chd2011/C_D%202020-11_SAA%202019%20V2-Definitive.pdf

Agreste conjoncture, Centre – Val de Loire, Mai 2020 n°8

http://draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Bilan_annuel_2019_cle0e2357.pdf



2.2 Pressions sur l’environnement

Commentaire de l’indicateur

Les données déclaratives de quantités de produits phytosanitaires achetés, sont issues de la banque nationale des ventes de produits phytosanitaires (BNV-D). Elles sont agrégées au code postal de l’acheteur. Le volume indiqué est le volume acheté dans une zone postale. Ni la date, ni le lieu ni les quantités d’application ne sont réellement connus. Par ailleurs, les achats anticipés peuvent expliquer certaines variations inter-annuelles. Cependant, le suivi de ces achats sur une série temporelle permet d’avoir un aperçu de l’utilisation des produits phytosanitaires sur un territoire.

Les données régionales sont établies à partir des registres et bilans, alors que les données départementales sont établies à partir des seuls registres ; la somme régionale diffère donc légèrement suivant ces deux sources. Les données sont disponibles sous deux formes:

la quantité de produits : il s’agit du poids en tonne des formulations commerciales vendues. On peut y distinguer les produits dont l’Emploi est Autorisé au Jardin (EAJ) des produits à usage uniquement agricole.

la quantité de substances : il s’agit du poids en kg des substances actives contenues dans les produits. Parmi celles-ci, certaines sont identifiées comme dangereuses. Ces substances soumises à la redevance pour pollutions diffuses appartiennent aux catégories classées toxiques (T), très toxiques (T+), cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques (CMR) et dangereuses pour l’environnement.

Entre 2014 et 2017, les achats de substances actives sont relativement stables. Une augmentation sensible s’observe en 2018 (+800 t) par rapport à l’ensemble de la période précédente (due à l’anticipation d’achats en lien avec l’augmentation du prix de la redevance pour pollutions diffuses (RPD) du glyphosate), suivie d’une diminution importante en 2019 (-2300 t).

En 2019, en région Centre - Val de Loire, les achats de substances actives s’élèvent à 4 635 t soit 8 % des achats nationaux (56 291 t en 2019) et 2,3 kg/ha de SAU (terres arables, viticulture et arboriculture). Le département de l’Eure-et-Loir est en tête avec 1 296 t (28 % de la part régionale), vient ensuite le Loir-et-Cher avec 739 t (16 % de la part régionale), puis l’Indre-et- Loire avec 738 t (16 %), le Cher avec 672 t (15 %), le Loiret avec 641 t (14 %) et enfin l’Indre avec 536 t (12 %).

Les achats de substances CMR en 2019 en Centre-Val de Loire représentent 776 t soit 10 % des achats nationaux qui représentent 7 828 t.



Pour en savoir plus :

Plan de réduction des produits phytopharmaceutiques et sortie du glyphosate : état des lieux des ventes et des achats en France en 2019

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/plan-de-sortie-du-glyphosate-etat-des-lieux-des-ventes-et-des-achats-en-france-en-2019

Ecophyto en Centre-Val de Loire

https://centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/agroenvironnement/ecophyto-en-centre-val-de-loire/

Environnement & agriculture, les chiffres clés, édition 2018

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/environnement-et-agriculture-les-chiffres-cles-edition-2018

Eaufrance

http://www.data.eaufrance.fr/jdd/a69c8e76-13e1-4f87-9f9d-1705468b7221



Commentaire de l’indicateur

L’Indice de Fréquence de Traitements phytosanitaires (IFT) permet d’observer l’intensité d’utilisation des produits phytosanitaires par culture. L’IFT mesure le nombre moyen de doses homologuées par hectare de culture pendant une campagne. Sont comptabilisés 4 types de traitements : herbicides, insecticides, fongicides, et d’autres traitements plus spécifiques. En France, d’après l’enquête d’Agreste « pratiques culturales en grandes cultures», en 2017, les IFT moyens des grandes cultures s’échelonnent entre 2,6 et 16,5. La culture du blé tendre occupe en France la plus grande part des surfaces cultivées. En région Centre-Val de Loire en 2017, il représente 53 % de la sole céréalière régionale (48 % en 2020). En 2016, l’IFT moyen régional en viticulture conventionnelle est proche de la moyenne nationale (16,0). Il est en revanche inférieur pour la viticulture bio (9,1 pour la région contre 12,5 sur l’ensemble des bassins viticoles français).

Son IFT moyen, tout traitement compris, s’élève en France à 5,1 mais varie en fonction des régions. Il oscille entre 3,2 dans la région Auvergne- Rhône-Alpes et 6,6 dans la région Normandie. La région Centre-Val de Loire se positionne dans la moyenne nationale avec un IFT de 5,3 pour le blé tendre en 2017. Les principaux écarts entre les régions s’expliquent par un recours différencié aux fongicides et insecticides, en lien avec les contextes pédoclimatiques, les pressions sanitaires et les potentiels de rendement.

Cependant, la région Centre-Val de Loire possède un IFT très nettement supérieur à la moyenne nationale en 2017 concernant toutes les autres cultures figurant dans le graphique ci-dessus à l’exception des féveroles (fèves) et des pommes de terre. Les 3 cultures qui font l’objet des traitements les plus intensifs sont dans l’ordre : les pommes de terre, le colza et la betterave. La betterave reçoit de faibles doses d’herbicide mais à une fréquence importante. Les traitements fongicides concernent la plupart des grandes cultures sauf le maïs, la canne à sucre et le soja, mais c’est surtout la pomme de terre, très sensible au mildiou, qui reçoit les doses les plus fréquentes. L’application d’insecticides à fréquence régulière concerne essentiellement le colza et le lin fibre, ce qui explique un IFT élevé.



Pour en savoir plus :

Pratiques culturales en grandes cultures 2017, IFT et nombre de traitements

https://www.agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Chd1903/cd2019-3%20PK%20_%20janvier%202020%20v2.pdf

Agreste, Graph’Agri 2021

https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/GraFra2021Integral/GraFra2021_integral.pdf

https://www.agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/GraFra2021Chap12.1/GraFra2021_cereales-oleagineux-proteagineux.pdf

Agreste, 2020, Chiffres et données, Enquête pratiques culturales en grandes cultures et prairies 2017

https://www.agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Chd2009/cd2020-9%20PK%20_GC2017b.pdf

Les pratiques culturales en viticulture en 2016

https://draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Volet2_phyto_PC_viticulture_cle013654.pdf




Commentaire de l’indicateur

La présence d’éléments nutritifs dans les parcelles agricoles est essentielle à la croissance des plantes cultivées. Elle passe le plus souvent par l’apport régulier de fertilisants. Il existe deux grandes catégories d’engrais :

les engrais organiques composés d’éléments nutritifs d’origine animale ou végétale (effluents d’élevage ou sous produits industriels)

les engrais minéraux, principalement l’azote, le phosphore et le potassium. Ils sont issus de substances transformées chimiquement. Ils permettent d’augmenter la croissance et le rendement des cultures mais ils n’améliorent pas la fertilité du sol à long terme.

Si leurs apports en azote et phosphore sont supérieurs aux besoins des végétaux, les surplus risquent de contribuer à la pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques. En France, le surplus brut d’azote (38 kg par ha) en 2019 est proche de celui de la moyenne quinquennale 2014-2018.

En région Centre - Val de Loire, pour la campagne 2018/2019, 853 000 tonnes de fertilisants minéraux ont été livrés soit 9,7 % des livraisons nationales. L’expression de cet apport en poids ramené à la surface fertilisable permet de comparer les données régionales et nationales. Les livraisons en azote minéral en région Centre sont plus importantes que la moyenne nationale (jusqu’à 1,5 fois supérieures à la moyenne nationale, atteignant une valeur maximale de 132 kg/ha lors de la campagne 2015/2016). Cet écart tend à diminuer depuis 2015. D’après la DRAAF Centre - Val de Loire, pour la campagne 2017 – 2018, une tonne d’engrais sur deux est livrée dans l’Eure-et-Loir ou le Loiret. Seuls l’Aube, la Seine Maritime, l’Aisne et la Marne les dépassent en volumes livrés. Ces six départements concentrent 22 % des volumes d’engrais métropolitains.



Pour en savoir plus :

UNIFA

https://www.unifa.fr/statistiques-du-secteur/les-statistiques-de-campagne-retrouvez-lhistorique-des-campagnes-de

ANPEA, observatoire national de la fertilisation

https://anpea.com/wp-content/uploads/2019/09/2018ANPEA-Observatoire-FERTI.pdf

DRAAF Centre – Val de Loire

https://draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr/Les-livraisons-d-engrais

Bilan nutritif brut de la terre agricole, Surplus azotés

https://ec.europa.eu/eurostat/databrowser/view/aei_pr_gnb/default/table?lang=fr

Agreste, Graph’Agri 2021

https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/GraFra2021Integral/GraFra2021_integral.pdf




Commentaire de l’indicateur

La réglementation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) concerne différents domaines dont les installations d’élevages (bovins, porcins, volailles). Ils sont classés selon leur activité, la nature et la quantité de produits stockés ou mis en oeuvre. En élevage, le nombre d’animaux ou d’emplacements pour animaux détermine le passage d’un régime du règlement sanitaire départemental (RSD) à celui des installations classées

Les régimes de classement sont les suivants : D pour déclaration (installations de petite taille générant peu d’impacts sur l’environnement), E pour enregistrement (démarche intermédiaire d’autorisation simplifiée) et A pour autorisation (installations de grande taille ou générant plus de risques pour l’environnement).

La base des installations classées compte 340 élevages en région Centre- Val de Loire soumis à autorisation (A) ou à enregistrement (E) soit moins de 2 % des élevages classés ICPE en France. Parmi ces élevages, 115 sont soumis à autorisation et 225 à enregistrement. Les élevages soumis à autorisation sont principalement situés au nord du département du Loir-et-Cher et au nord-est du département du Loiret, entre Orléans et Montargis.

L’Indre-et-Loire est le département présentant le plus d’élevages ICPE soumis à autorisation ou enregistrement (69 au total soit 20 % des élevages ICPE de la région). Le Cher est le département présentant le moins d’élevages ICPE soumis à autorisation ou enregistrement (31 au total, dont 15 classés A et 16 classés E soit 31 % des élevages ICPE de la région Centre). L’Indre est le département présentant le moins d’élevages soumis à autorisation ou à enregistrement avec 31 élevages soit 9 % des élevages classés A et E de la région. Ce département recense cependant le cheptel de bovins, porcins et volailles le plus important au niveau régional (301 683 têtes en 2020 soit 35 %), signe de pratiques culturales extensives.



Pour en savoir plus :

Chambre d’Agriculture Centre – Val de Loire

https://centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/piloter-son-exploitation/amenager-son-exploitation/batiments-delevage/

Installations classées dans le domaine agricole

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-installations-classees-pour-la-protection-de-lenvironnement-dans-le-domaine

DRAAF - Les résultats du recensement agricole 2020

https://draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr/les-resultats-du-recensement-agricole-2020-a46.html



Commentaire de l’indicateur

Parmi les produits phytosanitaires utilisés en agriculture, les substances actives classées CMR correspondent aux substances les plus dangereuses, classées Cancérogènes, Mutagènes et Toxiques.

La moyenne des quantités de substances phytosanitaires achetées en région Centre – Val de Loire (cf. indicateur précédent) sur les 6 dernières années (2014 à 2019) montre que l’Eure-et-Loir est en tête de la région en termes de quantités achetées (1 589 t achetées par an en moyenne) suivi du Loir-et-Cher (1 027 t achetées par an en moyenne) et de l’Indre-et-Loire (1 025 t achetées par an en moyenne).

Les substances dangereuses représentent environ 17 % des achats en pesticides en moyenne pour la région en 2019, soit 776 t.

La moyenne régionale des CMR achetées est de 1 312 t sur la période 2017- 2019, ce qui représente 11 % par rapport au niveau national (12 375 t).

Cette proportion a légèrement diminué puisque la part régionale sur la période 2015-2017 représentait 12 % (soit 1 700 t) de la moyenne nationale (14 073 t).

L’Eure-et-Loir est le département de la région Centre-Val de Loire dans lequel la moyenne 2017-2018-2019 des quantités de substances CMR achetées est la plus forte avec 422 t. Viennent ensuite le Loir-et-Cher (200 t), l’Indre-et-Loire (196 t), le Loiret (178 t), suivi de près du Cher (164 t). L’Indre est le département présentant la moyenne la plus faible avec 151 t de substances CMR achetées.

En comparaison avec la période 2015 – 2017, les achats de substances actives totales (CMR et autres) ont baissé de 33 % pour l’Indre, de 28 % pour le Cher, de 24 % pour l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher, de 21 % pour le Loiret et 15 % pour l’Eure-et-Loir.



Pour en savoir plus :

DATALAB, Pesticides : évolution des ventes, des usages et de la présence dans les cours d’eau depuis 2009

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2018-10/datalab-essentiel-94-pesticides-mars2017.pdf

Ecophyto en Centre-Val de Loire

https://centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/agroenvironnement/ecophyto-en-centre-val-de-loire/

Environnement & agriculture, les chiffres clés, édition 2018

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/environnement-et-agriculture-les-chiffres-cles-edition-2018

Eaufrance

http://www.data.eaufrance.fr/jdd/a69c8e76-13e1-4f87-9f9d-1705468b7221

Graphagri 2021

https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/GraFra2021Integral/GraFra2021_integral.pdf




2.3 Adaptation pour une agriculture durable

Commentaire de l’indicateur

Selon la DRAAF, en France, les surfaces agricoles conduites selon le mode biologique s’étendent désormais sur 2,5 millions d’hectares, soit 9,5 % de la SAU française en 2019. Or, cette part en région Centre-Val de Loire ne représente que 84 077 ha soit 3,6 % de la SAU, classant ainsi la région au bas du tableau national, en 13e place. Cependant, les surfaces cultivées en bio progressent régulièrement pour répondre à la forte demande des consommateurs et à la loi Egalim imposant un minimum de 20 % de bio dans la restauration collective. Le programme « Ambition Bio 2022 » prévoit un objectif de 15 % de la SAU cultivée en agriculture bio en 2022 au niveau national. En 2019, dans la région, seule la communauté de communes Coeur de Sologne a dépassé cet objectif avec 23 % de la SAU cultivée en bio, cependant ce territoire comporte peu de surfaces agricoles, compte tenu de son caractère boisé.

Le Centre-Val de Loire comptait 1457 exploitations agricoles engagées en agriculture biologique et le taux de progression des exploitations convertissant leur système au bio est de + 16 % par rapport à 2018, soit la même progression qu’au niveau national. L’Eure-et-Loir est le département le moins développé du Centre-Val de Loire en part de surface bio, en affichant 2,2 % de SAU en bio, vient ensuite le Loiret avec 2,6 %. L’Indre-et-Loire est le département le plus engagé avec 5,1 % de la SAU en bio. Concernant le nombre d’exploitations entre 2018 et 2019, l’Indre-et-Loire a enregistré l’arrivée de 41 nouvelles fermes, suivi de près par le Cher (+ 38) et le Loir-et-Cher (+ 37). Puis suivent le Loiret (+ 31), l’Indre et l’Eure-et-Loir avec respectivement + 26 et + 27 nouvelles exploitations. En 2019, les principales cultures, en bio comme en conversion, sont les céréales suivies des cultures fourragères. La culture des légumes frais a également augmenté.

La culture des légumes secs et des plantes aromatiques et médicinales s’est développée dans une moindre mesure. La filière animale n’a pas montré son potentiel de développement dans la région, hormis pour les filières lait et porc. En maraîchage, la grande majorité des nouveaux installés, souvent issus d’un milieu non agricole, le sont directement en bio.

En 2019, on comptabilise 812 entreprises agro-alimentaires qui notifient une activité biologique en Centre-Val de Loire dont 595 transformateurs, 206 distributeurs et 11 importateurs. Ils ouvrent ainsi de nouveaux débouchés pour la production et la structuration des filières bio en région. Pour autant, la région reste insuffisamment pourvue en transformateurs agro alimentaires, offrant peu de débouchés locaux aux productions agricoles régionales d’après l’association Bio Centre.



Pour en savoir plus :

Chiffres-clés - Observatoire régional de l’Agriculture Biologique

https://centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/piloter-son-exploitation/agriculture-biologique/chiffres-cles-observatoire-regional-de-lagriculture-biologique/

Bio Centre Mag

https://bio-centre.org/images/PDF/bcm_hs/Les-Chiffres-Bio-2020-BD.pdf

Graph’Agri 2021

https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/GraFra2021Chap9.3/detail/




Commentaire de l’indicateur

La Surface Toujours en Herbe ou STH désigne toute surface en milieux herbacés ouverts semée depuis au moins 5 ans ou naturelle. Elle produit de nombreux services économiques et écologiques : alimentation animale, stockage de carbone, épuration de l’eau, lutte contre l’érosion, biodiversité et qualité des paysages. Cet indicateur permet d’évaluer la part des surfaces toujours en herbe au sein des surfaces utilisées pour la production agricole régionale (Surface Agricole Utile ou SAU).

Les surfaces toujours en herbe sont fortement liées à l’élevage. Une expertise collective menée par l’INRAE a établi qu’une des conditions du maintien de la bonne fonctionnalité des milieux prairiaux était que ces derniers représentent au moins 20 % de la SAU d’un territoire. La STH produit de nombreux autres services comme l’alimentation animale, le stockage de carbone, la lutte contre l’érosion ou la qualité des paysages. Entre 2000 et 2010, le territoire national connaissait une diminution de 7,5 % de STH. Ce phénomène de diminution des prairies existe depuis les années 1950. En 2020, la part de STH par rapport à la SAU des exploitations s’élève à 29 % au niveau national contre 13 % au niveau régional, soit en deçà des 20 % préconisés par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) pour la bonne fonctionnalité des prairies. En effet, la préservation d’une part suffisante de STH dans les paysages est indispensable pour le maintien de la biodiversité associée à ces milieux.

La part de STH par rapport au SAU de la région est définie par petites régions agricoles (PRA). En 2020, la STH/SAU est plus importante dans une PRA au sud de l’Indre et du Cher avec 48 %.

A l’Est de Blois, une PRA du Loir-et-Cher est à 32 % de STH/SAU 2020, tandis qu’une PRA du nord-ouest de l’Indre-et-Loire est à 33 %.

En 2020, les taux de STH sont les plus élevés pour les départements de l’Indre (114 060 ha soit 25 % de la SAU des exploitations) et du Cher (97 216 ha soit 22 % de la SAU des exploitations). L’Eure-et-Loir est le département qui détient la plus faible part (15 720 ha soit 3 % de la SAU des exploitations), suivi du Loiret (17 360 ha soit 5 % de la SAU des exploitations) puis du Loir-et-Cher (25 610 ha soit 9 % de la SAU des exploitations). La part de prairies du département de l’Indre-et Loire est de 11 %, représentant 37 900 ha.

Globalement, les chiffres en région Centre montrent une augmentation de la part de STH sur les trois dernières années : entre 2015 et 2017, cette part était comprise entre 10 et 11 % ; de 2018 à 2020, elle est de 13 %. Cette hausse est corrélée au système d’aides de la PAC 2015-2022 plus favorable au maintien de STH par rapport à la période précédente.



Pour en savoir plus :

Environnement & agriculture, les chiffres clés, édition 2018

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/environnement-et-agriculture-les-chiffres-cles-edition-2018

Agence régionale de la biodiversité

https://www.biodiversite-centrevaldeloire.fr/les-indicateurs-de-l-observatoire

Observatoire français de la biodiversité

https://naturefrance.fr/indicateurs/evolution-des-surfaces-de-grands-espaces-toujours-en-herbe


Commentaire de l’indicateur

Les mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) sont des mesures souscrites volontairement pour une durée de 5 ans, permettant d’accompagner les exploitations agricoles qui s’engagent dans le développement de pratiques combinant performances économique et environnementale, dans des Zones d’Actions Prioritaires du territoire. Ces Zones d’Actions Prioritaires sont définies autour de trois enjeux : Eau, Biodiversité, et Sol. Le montant d’aide est versé en contrepartie d’un certain nombre d’obligations définies dans un cahier des charges. Depuis 2015, trois types de mesures sont proposées : les mesures système (appliquées sur la totalité de l’exploitation), les mesures localisées (appliquées sur les parcelles où sont localisés les enjeux et les mesures non zonées (protection des ressources génétiques / apicoles).

Un bilan cartographique des MAEC sur la période 2015-2019 a été réalisé par la DRAAF : 1 712 exploitations (soit environ 7 % des exploitations de la région) se sont engagées dans une MAEC en souscrivant parmi 283 mesures (sur 455 mesures ouvertes à la contractualisation). Ce dispositif a mobilisé sur la période 2015-2019 un peu plus de 84 millions d’Euros d’aides publiques. Les MAEC Systèmes représentent 76 % des surfaces engagées sur la période 2015-2019.

Le Loiret est le département qui possède la plus grande proportion de surfaces contractualisées pour la campagne 2015 - 2019 (26 612 ha soit 11,3 % de la SAU). Il est suivi par l’Indre (25 031 ha soit 9,9 % de la SAU). Les deux départements aux surfaces contractualisées les plus faibles sont l’Indre-et- Loire (8 162 ha soit 1,6 % de la SAU) et l’Eure-et-Loir (2 953 ha soit 1,4 % de la SAU). Seul l’Eure-et-Loir présente des surfaces concernées par des MAEC localisées plus importantes que les MAEC système (respectivement 0,85 % et 0,55 % de la SAU). Il est à noter que cette carte ne représente pas les MAEC de protection des ressources génétiques qui ne sont pas quantifiées en surface mais en UGB (pour les races menacées de disparition) ou en colonies (pour l’amélioration du potentiel pollinisateur des abeilles).



Pour en savoir plus :

Environnement & agriculture, les chiffres clés, édition 2018

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/environnement-et-agriculture-les-chiffres-cles-edition-2018

Mesures agro-environnementales et climatique (MAEC) et aides à l’agriculture biologique

https://agriculture.gouv.fr/mesures-agro-environnementales-et-climatique-maec-et-aides-lagriculture-biologique

Bilan, cartographique des MAEC sur la période 2015-2019 en Centre- Val de Loire

http://draaf.centre-val-de-loire.agriculture.gouv.fr/Bilan-cartographique-des-MAEC-sur