Chapitre 5 Biodiversité

5.1 Régions naturelles et occupation du sol

Commentaire de l’indicateur

Une région riche par la qualité et la diversité de ses paysages

La région Centre-Val de Loire est caractérisée par la diversité de ses paysages, avec quatre entités majeures qui forgent son image : la vallée de la Loire, la Beauce, la Brenne et la Sologne.

Elle présente également une grande diversité d’autres types de paysages, à l’origine de sa richesse :

- les champagnes (Beauce, champagne Berrichonne, Champeigne Tourangelle, plateau de Sainte Maure) caractérisées par des milieux ouverts agricoles où la céréaliculture prédomine, avec de larges horizons visuels dégagés,

- les bocages (Perche, Pays Fort, Boischaut Sud), paysages plus fermés caractérisés par un réseau de structures paysagères végétales, où les prairies délimitées par des réseaux de haies sont vouées à l’élevage,

- les gâtines (Tourangelle, Puisaye, Gâtinais du Loiret, Drouais-Thymerais), secteurs mixtes et de transition, avec un semi-bocage et des boisements épars, marqués par la polyculture ou la polyculture-élevage,

- les forêts, vastes massifs de la forêt d’Orléans, et d’autres, plus petits (forêts d’Amboise, Loches, Marchenoir, Boulogne, Russy, Montargis, Châteauroux, etc.) sur toute la région,

- les pays de zones humides, avec une mosaïque de forêts, landes et étangs de Sologne, de prairies et d’étangs en Brenne,

- les vallées et les affluents de la Loire (Cher, Vienne, etc.) mais aussi celle du Loir, de la Creuse, de l’Eure, etc.

Les départements de l’Indre-et-Loire, de l’Indre, du Loir-et-Cher, de l’Eure-et-Loir, du Cher sont dotés d’un atlas des paysages qui décrivent les différentes unités paysagères. La gestion de l’évolution des paysages représente un enjeu majeur pour la préservation des caractères identitaires de la région, le maintien de la qualité de vie des habitants et aussi l’économie régionale en tant qu’atout touristique.

La région Centre-Val de Loire possède un patrimoine historique et culturel exceptionnel ; ainsi elle compte quatre biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité : la cathédrale de Chartres, la cathédrale de Bourges, la collégiale Saint-Étienne à Neuvy-Saint-Sépulcre et le Val de Loire.

La qualité de ces paysages contribue pour au moins deux de ses sites à la reconnaissance de l’Unesco : le Val de Loire a été inscrit au titre des paysages culturels vivants et la Valeur Universelle Exceptionnelle de la cathédrale de Chartres intègre la relation qu’entretient le monument avec le paysage environnant, notamment ses vues rayonnantes jusqu’à 30 km. Les enjeux paysagers, qui portent sur ces deux biens, sont ou seront intégrés dans leur plan de gestion respectif. Celui du Val de Loire a été arrêté par le préfet de Région en 2012. Celui qui concerne Chartres est en cours d’élaboration. D’ores et déjà, un projet de directive paysagère est en cours d’élaboration afin de préserver les vues lointaines et proches sur la cathédrale.

La protection des paysages au titre des sites (article L.341-1 à suivant du code de l’environnement, loi de 1930) s’applique sur une surface de 38 000 ha de la région Centre-Val de Loire, soit 1 % de son territoire. Elle concerne les paysages les plus remarquables, répartis en deux niveaux protection, 1 574 ha pour les sites classés et 22 412 ha pour les sites inscrits. Depuis 2012, la DREAL Centre-Val de Loire, en charge de la politique des sites, conduit un programme de classement sur 20 sites dans le Val de Loire. Ce programme permet de répondre aux engagements de l’État dans le plan de gestion du Val de Loire. Ces 20 sites correspondent aux sites les plus emblématiques du bien Unesco. La préservation des paysages remarquables de la Région concourt à l’attractivité et au rayonnement du territoire pour ses habitants et ses visiteurs.


5.2 Pressions sur les milieux naturels

Commentaire de l’indicateur

L’artificialisation est définie comme l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage (article 192 de la Loi Climat et Résilience du 22 août 2021).

Les fichiers fonciers contiennent des données à l’échelle communale produites par la Direction générale des finances publiques (DGFiP) et consolidées par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA) décrivant le bâti et le non bâti et permettant de suivre l’artificialisation.

Le bâti, résidentiel ou tertiaire, dont les surfaces peuvent être mesurées à partir des fichiers fonciers représente une part importante de l’artificialisation. Cette source de données permet également de réaliser une cartographie des flux d’artificialisation des sols à la commune à partir de l’évolution des surfaces nouvellement bâties (habitat, activité, mixte).

En région Centre-Val de Loire, l’accroissement de l’artificialisation entre 2009 et 2018 est particulièrement visible dans le couloir ligérien ainsi qu’autour des grandes agglomérations dont celles de Tours, Orléans et Blois. Il est également marqué autour des réseaux routiers structurants tels que les autoroutes et lignes à grande vitesse.

Dans la région, six communes, sur les 1 758, présentent un flux d’artificialisation de plus de 100 hectares entre 2009 et 2018 : Bourges, Le Subdray, Sonzay, Le Controis-en-Sologne, Olivet et Vitry-aux-Loges. À l’inverse, près de 63 % des communes présentent un flux inférieur à 5 hectares. Seules 22 communes voient leurs surfaces de bâti ne pas augmenter.

Au total, près de 1 600 hectares sont artificialisés chaque année par le bâti nouvellement construit (habitat, activités, bâti mixte), soit 6 m² par habitant par an sur la période considérée (au niveau national, l’artificialisation par le bâti s’élève à 4 m²/hab/an).



Pour en savoir plus :

INSEE – Le Centre-Val de Loire reste une des régions les moins artificialisées :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/5057212

Les fichiers fonciers :

https://datafoncier.cerema.fr/donnees/fichiers-fonciers

https://artificialisation.developpement-durable.gouv.fr/suivi-consommation-espaces-naf#paragraph–2164

Portail de l’artificialisation des sols :

https://artificialisation.biodiversitetousvivants.fr/






5.3 Etat de la biodiversité

Commentaire de l’indicateur

Les plantes compagnes des moissons ou messicoles (exemples les plus communes : Grand coquelicot, Bleuet des moissons) sont des espèces strictement ou préférentiellement inféodées aux cultures de céréales ou de colza dont elles partagent le cycle biologique. La carte des messicoles en région représente le nombre d’espèces différentes observées sur chaque maille de 25 km² (maillage INPN). En 2022, les secteurs les plus riches en messicoles se localisent dans le Val de Loire notamment aux abords d’Orléans, en Indre-et-Loire et dans le Cher. Les cortèges sont plus appauvris en dehors même si ce contraste peut, en partie, être lié à l’absence de prospections ciblées. C’est en Champagne-Berrichonne du Cher que les cortèges sont les plus diversifiés avec huit mailles 5x5 km² possédant entre 25 à 40 espèces messicoles différentes ou encore le Richelais avec quatre mailles concernées sur une région de petite surface alors qu’en Beauce, beaucoup plus vaste, une seule maille de 5x5 km² dépasse les 25 espèces.

Les messicoles ont fortement régressé lors des cinquante dernières années en lien avec l’évolution des pratiques agricoles. Ainsi, près de la moitié des plantes messicoles sont aujourd’hui considérées comme menacées selon la Liste Rouge Régionale de la flore menacée de la région Centre - Val de Loire, ce qui est une proportion deux fois et demi plus importante que pour l’ensemble de la flore régionale. Une dizaine d’espèces (exemples : Adonis d’automne en forte régression mais présente encore localement en Champagne berrichonne, Caucalis à fruits aplatis et Coquelicot hybride, deux espèces en forte régression, très localisées avec des effectifs très faibles) n’ont par ailleurs pas été observées depuis plusieurs décennies et sont considérées aujourd’hui comme éteintes. Face à ce constat préoccupant, un plan national d’action en faveur des plantes messicoles a été entrepris dès 2012 et reconduit en 2022 pour les préserver au mieux dans les régions naturelles encore favorables.



Pour en savoir plus :

Plan national d’actions pour les messicoles

https://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp/plans_actions/messicoles/messicoles.jsp

Protocole Liste rouge régionale UICN

https://uicn.fr/listes-rouges-regionales/

Liste rouge de la flore vasculaire de la région Centre - Val de Loire

Conservatoire botanique national du Bassin parisien, 2016. Catalogue de la flore du Centre - Val de Loire, version mai 2016.

https://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp/ressources/catalogues/Catalogue%20de%20la%20flore%20vasculaire%20du%20Centre-Val%20de%20Loire%20mai%202016_Taxref%207.xlsx

Geonature, accès public aux données Nature

https://ginco2-centre.mnhn.fr/atlas/

Les atlas des paysages en région Centre-Val de Loire

https://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-atlas-des-paysages-disponibles-en-region-a1804.html




5.4 Outils de protection

Commentaire de l’indicateur

Les mesures de protection de la biodiversité sont issues de politiques définies au niveau national (lois et règlements regroupés dans le Code de l’Environnement), et international. Un des dispositifs de préservation de la biodiversité repose sur la mise en place de mesures de protection ou d’outils de gestion dans certains espaces à fort enjeu de biodiversité.

Ainsi, la France applique les directives de l’Union européenne, en matière de réseaux écologiques (Directives Habitats et Oiseaux), de chasse et de pêche ; par ailleurs la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) définit un ensemble de mesures pour atteindre un bon état des masses d’eau.p

Certaines zones sont reconnues au plan international ; la Brenne par exemple est une zone humide labellisée « Ramsar » (traité international adopté en 1971 sur les zones humides).

Le classement en réserves naturelles est un outil réglementaire pour garantir la préservation d’un site naturel. On compte 5 réserves naturelles nationales en région Centre-Val de Loire, et 5 réserves régionales. Les arrêtés de protection de biotopes sont pris au niveau des préfectures. En 2018, on dénombre 21 arrêtés dans la région Centre-Val de Loire, permettant principalement la protection d’îles à sternes, de cavités à chauve-souris et de marais calcaires.

Chaque territoire à forte biodiversité fait l’objet d’un diagnostic initial de tous ses enjeux, parfois d’un document de gestion dans le cadre d’une gouvernance visant à associer l’ensemble des acteurs locaux aux actions menées.