Chapitre 3 Air
3.1 Etat : qualité de l’air
Commentaire de l’indicateur
L’indice Atmo est un nombre variant de 1 (qualité de l’air très bonne) à 10 (très mauvaise). Il est calculé pour une journée et indique la qualité de l’air globale pour une zone géographique. Le calcul de cet indice est basé sur les concentrations de 4 polluants atmosphériques : l’ozone, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre et les particules en suspension.
En 2017, la qualité de l’air a été globalement bonne en région Centre-Val de Loire. On observe une baisse générale des concentrations en dioxyde d’azote dont les moyennes annuelles demeurent en-dessous de la valeur limite de 40 μg/m3, du fait notamment des nouvelles formes de mobilité et de l’amélioration du parc automobile. On note une stabilité des particules en suspension, avec toutefois un gros épisode en janvier 2017 (émissions du chauffage et stagnation des polluants). Seule l’Eure-et-Loir (située sous le vent de la zone francilienne) est touchée par des pics d’ozone, avec un épisode en été.
Les indices 1 à 4 (très bon à bon) ont été rencontrés en moyenne 83 % du temps (4 jours sur 5) et ce, peu importe la taille de l’agglomération. Les indices 5 à 7 (moyen à médiocre) ont été observés 15 % du temps en 2017. Cet indice a été atteint notamment 81 jours à Montargis, 70 jours à Chartres et 60 jours à Tours. Les autres agglomérations sont en dessous des 15 % pour ce niveau d’indices Atmo.
Les indices 8 à 10 observés dans tous les départements (1 à 2% du temps) ont été enregistrés durant des épisodes de pollution généralisée par les particules PM10 qui se sont déroulés au mois de janvier. Ces indices ont été atteints 50 fois dans les agglomérations de la région en 2017 : 10 jours à Chartres, 7 jours à Dreux et 7 jours à Tours.
3.2 Pressions : émissions dans l’air
Commentaire de l’indicateur
Le secteur agricole, comme tout secteur économique, est émetteur de nombreuses substances polluantes et particules qui peuvent être de plusieurs origines :
- • biologiques
- animaux ruminants, déjections, processus microbien des sols,
- • physiques
- particules diverses remuées par les engins de culture, pulvérisations des champs,
- • chimiques
-
combustion des moteurs et modes de chauffage, traitements des sols
par les engrais naturels ou chimiques.
Pour la région Centre-Val de Loire, selon LIG’AIR, en 2018, le secteur agricole est responsable de l’émission de 46 % des particules PM10 régionales. Celles-ci sont produites par l’élevage et les cultures lors de la préparation des sols et l’épandage. De plus, l’agriculture est à l’origine de 98 % des émissions régionales d’ammoniac (NH3) essentiellement produites par les déjections animales de l’élevage (70 %) et l’apport d’engrais dans les cultures.
En revanche, le secteur agricole émet moins d’1 % des émissions de dioxyde de souffre (SO2) de la région quand l’industrie et le résidentiel en émettent respectivement 53 % et 43 %. Les bâtiments agricoles sont à l’origine de la quasi-totalité de ce type d’émission.
L’agriculture produit 9 % des oxydes d’azote (NOx) régionaux, les cultures avec l’épandage d’engrais chimiques sont la source à 70 % de ce type de polluant.
Les Composés Organiques Volatiles Non Méthaniques (COVNM) qui représentent pour ce secteur moins de 2 % des émissions régionales, proviennent en quasi totalité des cultures mais c’est un processus biologique naturel qui est engendré par les organismes vivants dans tout écosystème.
Enfin, l’agriculture régionale émet 5 % des émissions de CO2 selon LIG’AIR en 2018. Les bâtiments agricoles sont à l’origine de la moitié de ces émissions de CO2 à égalité avec les engins mécaniques. Ces derniers produisent aussi dans une moindre mesure du dioxyde de soufre (SO2) en brûlant du gazole. Depuis plusieurs années, les émissions dégagées par les engins agricoles sont en baisse non pas du fait de pratiques agricoles différentes, car celles-ci ont peu évolué, mais plutôt du fait des améliorations techniques apportées dans la conception des moteurs, grâce à une législation plus stricte en matière de norme.
Pour en savoir plus :
Publications Lig’Air
https://www.ligair.fr/publication-et-outils-pedagogiques/emissions-atmospheriques
CITEPA, Gaz à effet de serre et polluants atmosphériques Bilan des émissions en France de 1990 à 2020 RAPPORT NATIONAL D’INVENTAIRE / FORMAT SECTEN Édition juillet
https://www.citepa.org/wp-content/uploads/publications/secten/Citepa_Rapport-Secten_ed2021_v1_30072021.pdf
3.3 Réponse : atténuation et adaptation
Commentaire de l’indicateur
Le plan climat-air-énergie territorial (PCAET) est un projet territorial de développement durable. Il doit contenir des objectifs stratégiques et opérationnels en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique et un plan d’actions qui fera l’objet d’un dispositif de suivi. Il est rendu public et doit être mis à jour tous les 6 ans.
Aucun PCAET n’est adopté en région Centre-Val de Loire mais 12 sont en cours d’élaboration. Le contexte de fusion des EPCI a ralenti l’engagement des territoires dans cette démarche. Ces Plans sont élaborés sur un temps long car ils nécessitent des phases de diagnostics partagés, de définition de stratégie pour établir un plan d’actions.
Le succès des PCAET passera par l’association et l’implication le plus tôt possible dans la démarche de l’ensemble des parties-prenantes (citoyens, acteurs du territoire, experts, entreprises) qui partageront la nécessité d’agir et les moyens d’action de tous. Le choix de la gouvernance est au cœur d’un mouvement, allant du portage de la politique en amont, à l’animation, la sensibilisation, la mobilisation et l’implication, en aval.
Si les EPCI de plus de 20 000 habitants doivent élaborer un PCAET, des démarches volontaires de territoires engagés peuvent également être menées. C’est notamment le cas du Pôle d’équilibre territorial et rural du Perche (PETR du Perche).