Chapitre 14 Risques
14.1 Risques naturels : mouvements de terrain, inondations
Commentaire de l’indicateur
Le retrait-gonflement des argiles est un phénomène lié aux variations de teneur en eau des terrains argileux qui gonflent avec l’humidité et se rétractent avec la sécheresse. Les mouvements de sol induits par le retrait-gonflement des argiles constituent un risque majeur en raison de l’ampleur des dégâts matériels qu’ils provoquent, notamment parce qu’ils touchent la structure même des bâtiments.
Sur la période 1989-2018, le coût des indemnisations en France est estimé à 12,3 milliards d’euros d’indemnisation par la Caisse Centrale de Réassurance (CCR). Ce sont ainsi plus de 4 millions de maisons qui sont potentiellement très exposées.
Ce risque, qui concerne principalement les maisons individuelles et qui s’amplifie avec le changement climatique, est particulièrement présent en région Centre-Val de Loire. La région fait ainsi partie des trois régions les plus exposées avec la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie. Plus de 62 % de la surface de la région Centre-Val de Loire est en aléa moyen et près de 19 % est classée en aléa fort, pour un total de près de 15 000 km². La part classée en aléa faible est de 7,5 %.
Il est cependant possible de s’en prémunir en adaptant les techniques de construction au terrain (fondations, variations de la teneur en eau, réduction des échanges thermiques entre le sous-sol de la construction et le terrain, etc.). La réglementation impose ainsi qu’une étude géotechnique préalable soit fournie lors de la vente d’un terrain non bâti constructible et que le constructeur respecte les recommandations d’une étude géotechnique de conception ou, à défaut, celles définies par la réglementation.
Pour en savoir plus :
L’environnement en France – Rapport sur l’état de l’environnement :
L’environnement en France, octobre 2014 – L’exposition aux risques et nuisances :
https://ree.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ree2014-chapitre4-souspartie1.pdf
Site de l’Observatoire National des Risques Naturels (ONRN) – Retrait-gonflement des argiles :
https://www.georisques.gouv.fr/risques/retrait-gonflement-des-argiles
https://www.georisques.gouv.fr/articles-risques/effets-consequences
Zonage pour l’aléa retrait-gonflement des argiles :
http://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/un-nouveau-zonage-pour-l-alea-retrait-gonflement-a3677.html
Commentaire de l’indicateur
La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle par arrêté constitue, à l’égard des victimes de sinistres relevant de la loi du 13 juillet 1982 modifiée, la décision nécessaire pour permettre aux sociétés d’assurance d’indemniser les dommages aux biens. Les événements qui relèvent de cette loi sont les inondations et coulées de boues, les inondations consécutives aux remontées de la nappe phréatique, les phénomènes liés à l’action de la mer, les mouvements de terrain, les avalanches et les séismes.
A noter que le nombre d’arrêtés ne permet pas d’apprécier l’intensité de la catastrophe. En effet, le risque inondation est le plus impactant en terme de dégâts (hors séisme majeur), en nombre de décès, en coût et conséquences pratiques ; tandis que le risque lié à la sécheresse sera davantage représenté dans cet indicateur, compte tenu du nombre de communes concernées (1 arrêté comptabilisé pour chaque commune).
Entre 1982 et 2015, 4 176 arrêtés de catastrophe naturelle ont été publiés dans les communes de la région Centre-Val de Loire. Le département ayant eu le plus d’arrêtés publiés sur son territoire est l’Indre-et-Loire, avec 1 025 arrêtés depuis 1982. Le département le moins concerné est l’Eure-et-Loir avec 413 arrêtés. Les mouvements de terrains liés à la sécheresse représentent 57,7% de ces arrêtés, suivi des inondations avec 37,2%. Alors que plus des deux tiers des arrêtés concernent les inondations en Eure-et-Loir, ils ne représentent que 24% dans le Loiret. En revanche, en valeur absolue, le département ayant subit le plus d’inondations est l’Indre-et-Loire avec 313 arrêtés, tandis que le moins touché est le Loiret avec 173 arrêtés (à noter que l’année 2016 n’est pas comptabilisée).
En valeur absolue les départements les plus touchés par la sécheresse sont l’Indre-et Loire (604 arrêtés) et le Loiret (541 arrêtés).
Commentaire de l’indicateur
Une inondation peut être due à des précipitations importantes, à la fonte des neiges, à la remontée d’une nappe phréatique, au ruissellement de la pluie sur des surfaces peu perméables, à la marée (dans les estuaires) ou à la rupture d’un ouvrage.
En région Centre-Val de Loire, le risque d’inondation figure au premier plan des risques naturels notamment en raison des crues de la Loire et de ses affluents. Afin de faire face à ce risque, des plans de prévention des risques d’inondations ont été élaborés dans les zones concernées. Le PPRI doit restreindre les nouvelles implantations humaines dans les zones les plus à risque, assurer la sécurité des personnes ainsi qu’à réduire la vulnérabilité des biens existants en préservant les capacités d’écoulement et d’expansion des crues.
Les périmètres des plans de préventions sont définis dans les zones correspondant au lit des cours d’eau. En région, les cours d’eau concernés sont, entre autres, la Loire et certains de ses affluents (Cher, Indre), le Loir (affluent de la Sarthe), le Loing (affluent de la Seine) et d’autres rivières (Cosson, Beuvron, Sauldre). Par ailleurs, la région Centre-Val de Loire est concernée par trois territoires à risque important inondation (TRI) : Orléans, Tours et Bourges auquel s’ajoute le TRI Angers - Val Authion - Saumur dont le périmètre s’étend également sur la région Pays de Loire. Ces TRI, où se concentrent fortement les enjeux exposés au risque inondation, font partie des 122 TRI identifiés sur le territoire national suite à la transcription en droit national de la directive européenne n°2007/60/CE dite directive inondation.
Les zones inondables concernent une population directement exposée supérieure à 300 000 habitants et de l’ordre de 80 000 emplois.
12 % de la population régionale vit en zone inondable.
14.2 Risques technologiques
Commentaire de l’indicateur
Le risque technologique est la possibilité que survienne un événement accidentel se produisant sur un site industriel et entraînant des conséquences immédiates pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens et l’environnement. En matière d’environnement, il appartient à l’État de garantir la sécurité environnementale. Il édicte pour cela des textes réglementaires auxquels les industriels doivent se conformer.
Les outils réglementaires de gestion du risque industriel de la responsabilité de l’État sont de plusieurs ordres : la gestion des installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) et établissements SEVESO, la mise en place de Plans de Prévention des Risques Technologiques autour des installations dangereuses.
En 2015, selon le ministère de l’Industrie, 1 171 établissements SEVESO existent en France dont 75 en région Centre-Val de Loire : 39 seuils hauts et 36 seuils bas soit environ 6% du total national. Le territoire régional se situe donc en dessous de la moyenne nationale (90 établissements par région). Les régions comptant le plus d’établissements SEVESO sont la région Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle-Aquitaine, les Hauts-de-France et la région Grand-Est (supérieur à 70 établissements SEVESO).
Commentaire de l’indicateur
La région Centre-Val de Loire abrite 4 des 19 centrales nucléaires françaises et 12 des 58 réacteurs. Cela représente 19 % de la puissance nationale produite. La surveillance et l’entretien de ces 4 sites (Saint-Laurent-des-Eaux (41), Belleville (18), Dampierre (45) et Chinon (37)) est strictement réglementé. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), participe à l’élaboration de la réglementation relative à la gestion des déchets radioactifs, assure le contrôle de la sûreté des centrales, de leur conception à leur démantèlement, et réalise des inspections chez les différents producteurs de déchets nucléaires.
Tous les exploitants d’installation nucléaire de base ont l’obligation d’établir chaque année un rapport qui contient des informations sur les dispositions prises en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection. Y sont consignés tout ce qui concerne l’exploitation du site : les incidents et accidents, les mesures de correction, les résultats des mesures des rejets radioactifs et non radioactifs ; la nature et la quantité de déchets radioactifs, ainsi que les mesures prises pour en limiter le volume et les effets sur la santé et l’environnement.
Les quatres sites sont tous implantés à proximité de la Loire qui constitue une "source froide" pour ces derniers.
Commentaire de l’indicateur
En 2017, selon le ministère chargé de l’environnement, on compte près de 1 350 établissements SEVESO en France dont 75 en région Centre-Val de Loire : 41 seuil haut et 34 seuil bas ; soit environ 5,5 % du total national. Les établissements SEVESO seuil haut concernent les secteurs de la pyrotechnie et armement (9 établissements), de la logistique, du stockage de produits phytosanitaires et d’engrais (12 établissements), de GPL (3 établissements) ou de liquides inflammables (6 établissements), de la chimie (5 établissements), des déchets (3 établissements) et des stockages souterrains de gaz (3 établissements). Tous les sites SEVESO seuil haut font l’objet d’au moins une inspection annuelle de la part de la DREAL.
Les sites SEVESO, seuils hauts mais principalement seuils bas, sont majoritairement situés au nord de la Loire. Ces sites se trouvent notamment à l’ouest du Loiret, à l’est de l’Indre-et-Loire, ou encore disséminés dans l’ensemble de l’Eure-et-Loire, où les sites seuil bas sont majoritaires.
Au sud de la Loire, les sites seuil haut sont majoritaires et se situent au sud du Loiret et du Loir-et-Cher ou encore à proximité de Bourges.
Commentaire de l’indicateur
NA