Chapitre 9 Eau
9.2 Etat qualitatif
Commentaire de l’indicateur
Le suivi de la qualité des eaux est assuré par les agences de l’eau dans le cadre des réseaux de surveillance de la Directive européenne cadre sur l’eau (DCE). Les captages destinés à la production d’eau potable font également l’objet d’une surveillance mise en œuvre par l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Un tiers des prélèvements réalisés dans les cours d’eau présentent une concentration totale en pesticides importante (supérieure à 0,5 μg/l).
1 % des prélèvements dépassent 5 μg/l, valeur à partir de laquelle l’eau ne peut plus être utilisée pour la production d’eau potable. A l’inverse, seuls 3 % des prélèvements ne présentent pas de contamination aux pesticides.
Pour les eaux souterraines, près de 4 % des prélèvements d’eau présentent des concentrations totales en pesticides supérieures à 0,5 μg/l. 42 % des prélèvements ne sont pas contaminés par des pesticides.
Commentaire de l’indicateur
Le suivi de la qualité des eaux est assuré par les agences de l’eau dans le cadre des réseaux de surveillance de la Directive européenne cadre sur l’eau (DCE). Les captages destinés à la production d’eau potable font également l’objet d’une surveillance mise en œuvre par l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Un tiers des stations de suivis des cours d’eau présente des teneurs faibles en nitrates (inférieures à 18 mg/l, seuil retenu pour la délimitation des zones vulnérables). A contrario, 20 % des stations présentent une concentration importante en nitrates (supérieure à 40 mg/l).
Compte-tenu de l’accumulation des nitrates dans les eaux souterraines, la moitié des points de suivis présentent une teneur forte en nitrates (supérieure ou égale à 40 mg/l en percentile 90) de nature à compromettre leur utilisation pour l’alimentation en eau potable.
Une vaste majorité des communes de la région Centre-Val de Loire est concernée par la problématique des nitrates. Elles sont quasiment toutes classées en « zones vulnérables ».
Commentaire de l’indicateur
La contamination des eaux souterraines et de surface par les nitrates est une problématique environnementale majoritairement liée à l’agriculture. La teneur élevée en nitrates dans les eaux provient de l’usage d’engrais azotés et de lisier en trop grande quantité pour être absorbés en totalité par les plantes.
La directive dite « nitrate » (91/676/CEE) a été adoptée en 1991 pour réduire la pollution des eaux par les nitrates et l’eutrophisation issues des activités agricoles et prévenir l’extension de ces pollutions.
En 2020, 28 704 habitants, soit 1,1 % de la population régionale, a été alimentée par une eau dont la teneur moyenne en nitrates a dépassé la norme de 50 mg/L. Des restrictions de consommation de l’eau pour les femmes enceintes et les nourrissons ont été prononcées. En 2020, le département d’Eure-et-Loir reste, comme les années précédentes le département le plus concerné de la région : les non-conformités concernent 3,5 % de la population de ce département, et contribuent (en population desservie) à près de la moitié des situations de non-conformités observées au niveau régional. Il a représenté les années précédentes très régulièrement plus de 80 % de la population alimentée, en région, par de l’eau dont la teneur moyenne en nitrates a dépassé 50 mg/L. La diminution du nombre d’habitants concernés en Eure-et-Loir par rapport aux années précédentes est expliquée cependant par la fermeture de captages en 2020. Toujours en 2020, le département d’Indre-et-Loire qui depuis 2012 n’était pas touché par la problématique des nitrates est passé de 0 à 8242 habitants touchés par une alimentation en eau dépassant les seuils autorisés.
En 2020, une unité de distribution du Loiret alimentant 287 habitants a dépassé le seuil de 100 mg/L de nitrates dans les eaux distribuées, entraînant une interdiction de consommation de l’eau dans l’attente d’un retour à la conformité.
Entre 2014 et 2018, le nombre d’habitants desservis par une eau non conforme en nitrates diminue au niveau régional mais il repart à la hausse en 2019 et 2020 sans toutefois atteindre les niveaux d’avant 2014.
Cette amélioration résulte principalement de la mise en place d’interconnexions, du recours à de nouvelles ressources, voire de l’installation de stations de traitement de dénitrification. La récente augmentation constatée depuis 2018 est imputable en partie, dans un contexte de sécheresse et de déficit pluviométrique, à des baisses de niveaux des nappes d’eaux souterraines entraînant des modifications des ressources en eau utilisées pour l’alimentation en eau potable.
Pour en savoir plus :
ARS, qualité de l’eau potable
https://www.centre-val-de-loire.ars.sante.fr/qualite-de-leau-potable-en-2020
Commentaire de l’indicateur
La pollution des eaux souterraines et de surface par les pesticides est due à la pratique d’une agriculture intensive. Répandus sur les cultures, ils infiltrent les sols et les eaux. Les 3 principales familles de pesticides retrouvés dans l’eau sont :
- les organochlorés : molécules difficilement dégradables ;
- les organophosphorés : des molécules synthétiques à dégradation rapide, mais neurotoxiques ;
- les pyréthroïdes : des molécules synthétiques pouvant être mortelles pour les espèces aquatiques.
En région Centre-Val de Loire, en 2020, 86 % de la population, a été alimentée par de l’eau conforme aux limites de qualité fixées par la nouvelle directive eau potable publiée le 23 décembre 2020. 5 % de la population régionale est alimentée par de l’eau ayant fait l’objet d’un dépassement ponctuel (de moins de 30 jours) en pesticides et 9 % a été alimentée par de l’eau ayant présenté des dépassements récurrents (plus de 30 jours dans l’année) en pesticides.
En 2018, la recherche dans l’eau de nouvelles molécules, issues notamment de la dégradation du métolachlore et du métazachlore (herbicides), a entraîné une forte hausse des non-conformités par rapport au bilan de l’année 2017. Cependant, depuis 2019 la qualité des eaux distribuées connaît une amélioration sensible et régulière. Ainsi, au niveau régional, le nombre d’habitants (hab) concernés par des non-conformités chroniques a diminué de près de 200 000, passant de 17 % (en 2018) à 9 % de la population régionale. Toutefois, il existe une forte disparité entre les départements. L’Indre, le Loiret et l’Eure-et-Loir gardent un taux de population touchée par une eau non conforme élevé et qui ne baisse pas depuis 2018 (respectivement 81 135 hab, 57 440 hab et 43 377 hab en 2020). Le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire, en nette amélioration, sont à l’origine de la baisse régionale observée en 2020.
Ces dépassements n’ont toutefois pas nécessité la mise en place de restriction de l’utilisation de l’eau pour les usages alimentaires, conformément aux préconisations de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), puisqu’aucun dépassement de la valeur sanitaire maximale définie par l’ANSES n’a été observé.
Pour en savoir plus :
Qualité de l’eau potable
https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau
ARS, Qualité de l’eau potable en 2020
https://www.centre-val-de-loire.ars.sante.fr/qualite-de-leau-potable-en-2020
9.3 Etat quantitatif
Commentaire de l’indicateur
Le réseau piézométrique régional constitue un outil indispensable à la connaissance et au suivi des ressources en eau souterraine. Il se compose de près de 200 stations automatiques et télé-transmises (les piézomètres) qui suivent en continu les fluctuations du niveau des principales nappes d’eau souterraine. La carte ci-contre présente la localisation des 22 indicateurs de niveaux des nappes. Il s’agit de moyennes de relevés de plusieurs piézomètres pour chaque semaine. Ils donnent une vision synthétique du niveau et de l’évolution de la nappe et sont représentatifs d’une partie homogène de l’aquifère concerné sur une zone donnée.
Le comportement de nappes et leur rechargement diffère sensiblement en fonction de leurs caractéristiques hydrogéologiques et de leurs potentialités aquifères. Les nappes montrent généralement des cycles annuels de vidange ; celles qui présentent une inertie faible peuvent se recharger et se décharger rapidement. A contrario, certaines nappes telle la nappe de Beauce ont une inertie forte, ce qui les rend moins sensibles aux variations saisonnières. Lorsque le niveau est en baisse, il faut deux à trois années de pluies excédentaires pour inverser la tendance et voir celui‑ci remonter ensuite.
9.4 Pression sur la ressource
Commentaire de l’indicateur
Selon la banque nationale des prélèvements en eau (BNPE), près de 1,33 milliard de m3 d’eau ont été prélevés en région en 2016, dont 49 % pour la production d’énergie, et 20 % pour l’irrigation.
La région Centre-Val de Loire abrite 4 des 19 centres nucléaires de production électrique, qui assurent la production de 19 % de la puissance électrique nationale. Les prélèvements d’eau autorisés pour ces CNPE sont plafonnés à 852 millions de m3 d’eau, et les prélèvements effectifs annuels se situent entre 600 et 700 millions de m3. La majeure partie des volumes prélevés (70 %) n’est pas consommée mais restituée - à température plus élevée - dans le même milieu après usage.
L’augmentation de température de l’eau et la baisse des débits des cours d’eau à l’étiage lié au changement climatique, engendreront des impacts accrus sur les écosystèmes aquatiques, particulièrement en été quand les niveaux d’eau sont faibles et la température déjà naturellement élevée (à noter qu’en période de basse eau (étiage), les prélèvements d’irrigations deviennent l’usage majoritaire).
Afin de limiter ces impacts, des contraintes supplémentaires sur les prélèvements et les rejets aux périodes sensibles seront nécessaires. Les activités de production d’énergie par les centrales nucléaires sont particulièrement concernées, de même que l’activité agricole qui devra s’adapter à cette nouvelle donne climatique et à une moindre disponibilité de la ressource en eau. L’alimentation en eau potable voir l’épuration des eaux usées des collectivités devront également évoluer : baisse des consommations, diversification des ressources sollicitées, traitements plus poussés des rejets.