Chapitre 13 Paysages et patrimoine

13.1 Pressions sur les paysages

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Le schéma régional éolien (SRE), annexe du schéma du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE) du Centre-Val de Loire, approuvé en juin 2012, délimite des zones favorables à l’implantation des parcs éoliens.

Ces zones ont été définies en tenant compte d’éléments techniques (nature des sols, étude des vents …) mais également des éléments paysagers, naturels ou patrimoniaux importants de la région.

Le SRE prévoit pour chaque zone favorable, des recommandations d’aménagement et des points de vigilance spécifiques à prendre en compte. Lors de l’implantation d’éoliennes, des calculs visibilité sont réalisés afin de limiter les risques de saturation visuelle des horizons ou d’encerclement de zones d’habitation et d’éléments patrimoniaux.

La majorité des éoliennes est implantée au sein d’une zone favorable. Les éoliennes situées en-dehors de celles-ci, ont été en quasi-totalité autorisée avant l’élaboration du SRCAE.

En Centre-Val de Loire, on compte au 31 décembre 2017 :

- 432 éoliennes construites et raccordées pour 1 019 MW de puissance ;

- 214 éoliennes pour lesquelles une autorisation a été délivrée ;

- 115 éoliennes en projet, pour lesquelles une demande d’autorisation a été déposée (en cours, d’instruction).


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La base de données géographique CORINE Land Cover (CLC) est produite dans le cadre du programme européen d’observation de la terre Copernicus. Cet inventaire biophysique de l’occupation des terres fournit une information géographique de référence pour 39 États européens.

En région Centre-Val de Loire, en 2012, l’occupation des sols varie en fonction des départements.

Dans tous les départements de la région, le principal poste d’occupation du sol est l’agriculture, avec une variation du taux assez sensible en fonction des départements. La part de l’occupation des sols dédiée à l’agriculture varie de 62 % pour le Loir-et-Cher à 84 % pour l’Eure-et-Loir, territoire se caractérisant par la présence de grandes cultures céréalières.

Le taux de surface agricole est en baisse constante au profit des surfaces artificialisées. La proportion de sols artificialisés est plus élevée dans l’Indre-et-Loire et dans le Loiret, où elle représente environ 5 % et 6 % de leur territoire respectif. A l’inverse, le Cher et l’Indre se caractérisent par un taux d’artificialisation plus faible de leur territoire (respectivement 3 % et 2 %).

Enfin, la part des milieux naturels varie également selon les départements, allant de plus du tiers du territoire départemental dans le Loir-et-Cher à 12% en Eure-et-Loir.


13.2 Protection des sites et patrimoine

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La création de cercles concentriques autour de la cathédrale de Chartres, espacés de 5 km, permet de déterminer un profil de visibilité (cf carte d’intervisibilité de cathédrale de Chartres).

On distingue le taux de visibilité brut, qui porte sur un anneau concentrique choisi (exemple : entre 10 et 15 km), et le taux de visibilité cumulé, qui permet d’obtenir le taux de visibilité à une distance donnée de la cathédrale qui est le point d’origine (exemple : à 15 km du monument).

Le taux de visibilité brut offre une répartition par tranche, tandis que le taux de visibilité cumulé aboutit à une représentation lissée.

On remarque que le taux de visibilité brut, rapport entre la somme des surfaces des zones de visibilité et de la surface totale de l’anneau concentrique considéré, est le plus important avec près de 23 %, dans la partie située entre 5 et 10 km du monument. Le taux de visibilité cumulé est supérieur ou égal à 10 % jusqu’à environ 26 km de la cathédrale.

La cathédrale de Chartres figure parmi les monuments d’architecture gothique les plus imposants par ses dimensions en France : plus de 110 m de hauteur pour une longueur de 130 m. Le monument a été inscrit sur la limite du patrimoine Mondial de l’Humanité le 06 mars 1979. Un projet de directive paysagère des vues sur la cathédrale de Chartres est en cours d’élaboration.


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La région Centre-Val de Loire est constituée d’un maillage de protections d’ensembles paysagers et d’éléments patrimoniaux. Il s’agit d’espaces protégés, pouvant s’étendre sur plusieurs communes ou concerner des centres villes, ou encore de sites permettant de conserver des éléments patrimoniaux et leur écrin, ou enfin des monuments historiques, entièrement ou partiellement protégés.

Les sites patrimoniaux remarquables (SPR) ont été créés par la loi n°2016-925 du 7 juillet 2016 (JO du 8 juillet) relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine (loi LCAP). Ces sites concernent les villes, villages ou quartiers ainsi que leurs paysages et espaces ruraux dont la conservation, la restauration, la réhabilitation ou la mise en valeur présente, au point de vue historique, architectural, archéologique, artistique ou paysager, un intérêt public. Ils sont au nombre de 41 en région Centre-Val de Loire. L’Indre-et-Loire est le département où ces sites sont les plus nombreux (13) suivi du Loiret (10). Le Cher n’en possède qu’un (secteur sauvegardé).

Les sites classés et inscrits sont, quant à eux, au nombre de 294 sur le territoire régional. L’Indre-et-Loire est, de loin, le département possédant le plus de ces sites sur son territoire (101). Il est suivi du Loiret (57). Le Cher est le département qui en possède le moins (29).

Enfin, les monuments historiques sont au nombre de 2728. Comme pour les deux précédents outils de protection, l’Indre-et-Loire est le département possédant le plus de monuments historiques (847). Le Loiret est également le deuxième département le mieux doté puisqu’il en possède 432. C’est l’Eure-et-Loir qui en possède le moins (370).


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Les sites patrimoniaux remarquables (SPR) ont été créés par la loi n°2016-925 du 7 juillet 2016 (JO du 8 juillet) relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine (loi LCAP). Ils remplacent les secteurs sauvegardés, les ZPPAUP et les AVAP : ils sont classés (ou agrandis) par l’Etat après enquête publique et consultation des collectivités.

Les secteurs sauvegardés ont été introduits par la loi, dite "Malraux", du 4 août 1962, pour la sauvegarde des centres urbains historiques et plus largement d’ensembles urbains d’intérêt patrimonial. On compte 10 secteurs sauvegardés dans la région, pour une surface de 640 hectares. L’Indre-et-Loire compte 5 secteurs sauvegardés situés sur Tours, Amboise, Chinon, Loches et Richelieu. Le Loir-et-Cher en compte 2 (Blois et Noyer-sur-Cher) et l’Eure-et-Loir, le Cher et l’Indre en comptent chacun un (Chartres, Bourges et Saint-Benoit-du-Sault).

Des Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (loi de décentralisation de 1983) furent également instaurées. Elle assure la protection du patrimoine paysager et urbain et met en valeur des quartiers et sites à protéger pour des motifs d’ordre esthétique ou historique.

Le 12 juillet 2010, les ZPPAUP ont été remplacées par les Aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP). On compte 26 ZPPAUP et AVAP en région, dont la majorité se situent en Indre-et-Loire (6 AVAP et ZPPAUP), et dans le Loiret (9 AVAP et ZPPAUP). Certaines sont situées dans le périmètre du Val de Loire classé au patrimoine mondial de l’UNESCO : Chinon, Candes-Saintmartin, Rochecorbon, Cours-sur-Loire, Saint-Dyé-Sur-Loire, Meung-sur-Loire et Orléans.

D’autres concernent des ensembles vastes avec une dominante paysagère forte, comme la rivière du Loiret qui s’étend sur les communes d’Olivet, Orléans, Mareaux-aux-Prés, Saint-Cyr-en-Val, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Saint-Pryvé-Saint-Mesmin.


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La protection prévue par les articles L.341-1 et suivants du code de l’environnement (issus de la codification de la loi du 2 mai 1930) concerne des monuments naturels ou sites, d’une qualité remarquable, dont la conservation ou la préservation présente, au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un caractère d’intérêt général.

La répartition des sites au sein de la région n’est pas homogène. L’Indre-et-Loire se démarque avec une surface de sites de plus 9 700 ha (pour 101 sites classés et inscrits confondus), soit plus d’un quart de la surface de sites en région. Pour sa part, le Loiret est le département présentant la part la plus faible avec moins de 10 % de la surface de sites de la région.

La superficie de sites inscrits est supérieure à la superficie des sites classés pour quatre départements (L’Eure-et-Loir, L’Indre, L’Indre-et-Loire et le Loiret). L’Indre-et-Loire et l’Eure-et-Loir disposent respectivement de 8 000 ha et de 6 000 ha de sites inscrits, soit plus de 85 % de leur superficie de sites totale. Les sites inscrits les plus étendus sont la vallée de l’Eure (Eure-et-Loir), les rives du lac de Chambon (Indre), la vallée de la Bresme (Indre-et-Loire) et le site de la basilique de Saint-Benoît-sur-Loire.

Le Loir-et-Cher est le département qui présente la plus grande superficie de sites classés avec près de 6 000 ha. La quasi totalité est répartie sur trois sites à savoir le Parc du Château de Chambord (plus de 5 400 ha), le site de Rochambeau (environ 170 ha) et le château du Fresne et son parc (environ 170 ha).

Dans le Cher, l’ensemble formé par le site du Bec d’Allier (Confluence entre l’Allier et la Loire), représentant une superficie de près de 4 000 ha, constitue le site le plus étendu.


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Un monument historique est un immeuble ou un objet mobilier recevant un statut juridique particulier destiné à le protéger, du fait de son intérêt historique, artistique, architectural mais aussi technique ou scientifique.

La législation distingue deux types de protection :

- les monuments historiques classés, "les immeubles dont la conservation présente, au point de vue de l’histoire ou de l’art, un intérêt public". C’est le plus haut niveau de protection.

- les monuments historiques inscrits, "les immeubles qui, sans justifier une demande de classement immédiat au titre des monuments historiques, présentent un intérêt d’histoire ou d’art suffisant pour en rendre désirable la préservation". Pour les édifices classés, comme pour les inscrits, cette protection peut être totale ou partielle, ne concernant que certaines parties d’un immeuble (exemple : façade, toiture, portail, etc.).

Le Centre-Val de Loire compte 2 728 immeubles portant le statut de monument historique, répartis sur 974 communes.

Parmi elles, 23 communes possèdent au moins 10 monuments historiques dont les villes d’Orléans (160), de Tours (142) et de Bourges (105).

A l’échelle de la région, plus de la moitié des communes possède au moins un monument historique (55 %). Seuls le Loir-et-Cher (59%) et l’Indre-et-Loire (78%) présentent un taux supérieur à celui de la région.


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Un monument historique est un immeuble ou un objet mobilier recevant un statut juridique particulier destiné à le protéger, du fait de son intérêt historique, artistique, architectural mais aussi technique ou scientifique.

Les monuments historiques sont en grande majorité soit à 88 % la propriété des communes (961 MH) et des personnes privées (937 MH), à parts quasiment égales. Parmi les MH des propriétaires privés, un quart sont en propriété partagée.

Les églises paroissiales et les bâtiments publics sont majoritairement propriétés des communes qui sont ainsi responsables de leur préservation mais aussi de leur valorisation à travers les réglementations mises en place (avec les services de l’État) pour préserver leurs abords.

Les monuments historiques qui relèvent de l’architecture domestique sont pour la plupart des propriétés privées et représentent près de la moitié des MH. Les enjeux de préservation de ce patrimoine relèvent donc des personnes privés en appui avec les services publics qui pourront émettre des prescriptions pour les rénovations et dans certains cas les appuyer de subventions. Les fondations et le mécénat jouent également un grand rôle d’appui financier dans l’entretien et la valorisation du patrimoine privé.

L’État, les conseils régionaux, départementaux et autres organismes publics sont propriétaires à seulement 6 % des monuments historiques de la région. Les associations ne sont propriétaires que de 1,5 % des MH en région Centre-Val de Loire.


13.3 Valorisation et préservation du patrimoine

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Dans le cadre de sa politique de valorisation et de préservation du patrimoine, le Ministère de la Culture a créé plusieurs labels permettant de distinguer des sites ou territoires présentant un intérêt culturel important et pour lesquels les propriétaires ou les collectivités locales s’engagent dans une démarche volontaire de sensibilisation du grand public à la qualité architecturale, paysagère, historique ou botanique.

C’est notamment le cas des labels Villes et Pays d’Art et d’Histoire et Jardins remarquables.

Parmi les 188 territoires labellisés Ville et Pays d’Art et d’histoire au niveau national, 10 sont situés en région Centre-Val de Loire, dont 7 villes d’art et d’histoire et 3 pays d’art et d’histoire. L’Indre-et-Loire est le département possédant le plus grand nombre de ces sites (Chinon, Loches et Tours et le pays Loire-Touraine), suivi du Loir-et-Cher (Blois, Vendôme et le pays de la vallée du Cher et du Romorantinais), du Cher (Bourges et le pays Loire Val d’Aubois) et du Loiret (Orléans). L’Eure-et-Loir et l’Indre n’en possédant aucun.

On compte en région 31 sites labelisés "jardins remarquables", dont la moitié est située dans l’Indre-et-Loire et le Loiret, chacun en possédant 8. Les autres jardins se répartissent dans les autres départements : le Cher (7), l’Indre (4), le Loir-et-Cher (3) et l’Eure-et-Loir (1).


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Paysages et patrimoine constituent notre héritage et notre cadre de vie, les préserver relève d’enjeux environnementaux et sociaux. Leur valorisation constitue également un enjeu pour le tourisme, à impact économique fort.

En région Centre-Val de Loire, le tourisme génère 2,9 milliards d’euros de retombées en termes de consommation touristique et représente 32 700 emplois salariés et non salariés.

13ème région française en termes de capacité d’accueil touristique (sur la base des nouvelles régions), la région compte près de 512 000 lits touristiques, dont 25% sont des lits marchands (hôtels, campings, chambres d’hôtes. . . ).

En 2016, ce sont près de 9,4 millions de visiteurs qui ont fréquenté les monuments, sites et musées de la région Centre-Val de Loire. Près de 4,8 millions de visiteurs se sont rendus dans les monuments, plus de 1,2 million dans les musées et plus de 3,3 millions dans les autres sites de la région (sites de loisirs, notamment le zooparc de Beauval).

Les 14 sites de la démarche d’Excellence des Grands Sites accueillent, à eux seuls, près de la moitié des visiteurs des sites de la région (44 %) soit 4,1 millions de visiteurs. La majorité de ces sites sont situés en Indre-et-Loire (9) avec notamment le château de Chenonceau ou encore la foreteresse royale de Chinon. Le Loir-et-Cher se distingue avec 3 sites dont le château de Chambord et celui de Blois. L’Indre et le Loiret détiennent chacun un site : les châteaux de Valençay et de Sully-sur-Loire.